Lecture à voix haute

Un·e comédien·e vient dans une classe pour lire et animer l’entièreté d’un livre de la sélection du Prix Première Victor.

Nous privilégions des écoles avec un indice socio économique bas. Pour ces élèves, la lecture n’est souvent pas leur première passion et finir un roman est souvent mission impossible.

Ecouter ces comédiens lire un livre leur permet, indépendamment de leur capacité de lecture, d’accéder et d’explorer le monde incroyable des histoires et parfois d’y prendre définitivement goût.

Les objectifs de ce projet:

La lecture à voix haute facilite l’accroche au monde du livre. Elle procure un moment de plaisir. Et elle permet de briser l’obstacle que peut représenter la lecture (déchiffrage) d’un texte écrit.
Elle offre ainsi, aux jeunes les plus réticents à la lecture, une transition vers le livre.

Déroulement

Le comédien et le professeur, après avoir lu les 5 romans de la sélection du Prix Première, choisissent le livre qui se prêtera le mieux à la lecture à voix haute et qui aura le meilleur répondant auprès des élèves. Il vient 5 fois dans la classe et anime 2 périodes de 50 min. 

Il ne s’agit pas uniquement d’une lecture, chaque passage est animé .

Le comédien éveille la curiosité des élèves, les invite à se mettre à la place du personnage, les questionne sur leur ressenti, fait un parallèle avec leur quotidien, … toutes ces activités élargissent leur horizon. De plus, les débats amenés sur des thèmes du livre les incitent à formuler leur avis de manière claire et argumentée et à écouter des opinions différentes des leurs.
Ces discussions amènent parfois certains élèves à se confier, à ouvrir des tiroirs…
Et la magie du livre opère !

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Témoignage des parents de Victor qui ont assisté à une de ces lectures :

Face à une classe d’adolescents, Hakim lit des extraits du livre qu’ils ont choisi. Le brillant comédien utilise tout son art pour capter l’attention des jeunes, susciter leur intérêt pour l’histoire mais aussi leur faire comprendre que dans ces livres, il y a des personnages qui leur ressemblent, qui parlent comme eux, qui vivent les mêmes histoires qu’eux, qui ont les mêmes souffrances, les mêmes bonheurs, les mêmes douleurs.

Peu d’entre eux lisent régulièrement. Parce que les tablettes monopolisent leur temps libre. Parce qu’il n’y a pas de livres chez eux. Parce que, malgré les efforts remarquables développés par les professeurs, le goût de la lecture ne s’ancre pas en eux. Pour eux et pour elles, la lecture est une punition et non une passion.

Un passage du livre parle de confiance en soi. Hakim s’interrompt. C’est la force de Hakim et des autres comédiens, Sarah, Cachou, Rachid, dont le Fonds Victor finance les animations dans les écoles. La lecture peut être un plaisir, un moment d’apaisement, de voyage, de rêve, mais aussi un instrument de communication, un outil de réflexion sur soi-même. Voire de reconstruction. Hakim veut les provoquer : les élèves doivent sentir en eux ce que procure la lecture. Dès lors, pour être plus concret, Hakim s’interrompt et propose à chaque élève de monter sur une chaise et de dire tout haut, très fort : “Je suis fier de moi parce que….” Tous les élèves ou presque se livreront à cet exercice un peu fou pour les plus sages, un peu délirant pour les plus taiseux, un peu inédit pour les plus timides. Mais il fera ressortir de leurs tripes des accents de vérité, de sincérité, de poésie, de tendresse aussi.

Hakim reprend sa lecture. Il s’est passé quelque chose dans cette classe : le livre que le comédien tient en main n’est donc pas seulement une litanie de mots, une accumulation de phrases, une suite de chapitres. Il peut aussi construire, ouvrir, susciter l’envie.

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